Ils n'étaient guère qu'une petite soixantaine de Molshémiens à s'être aventurés à la découverte du PLU (Plan Local d'Urbanisme), dévoilé hier au soir dans sa phase constructive à l'Hôtel de la Monnaie.
Mais une soixantaine "quand même" (en cette radieuse soirée d'été), ce qui n'a rien de négligeable vu la densité, pour ne pas dire la technicité de la problématique exposée : en l'occurrence les 272 pages de présentation du projet en gestation, complémenté du PADD synthétisant les propositions d'évolution en la matière.
Soit 18 pages de déclarations d'intention(s) allant de la préservation des paysages, espaces naturels et ressources à la consolidation du dynamisme économique de la Ville, en passant par le renforcement de la qualité du cadre de vie sans pour autant négliger le développement du pôle urbain et son caractère…
Le tout teinté de la volonté affichée d'oeuvrer dans un objectif de développement durable. Fort bien.
Une boussole, en vérité, azimutée sur l'avenir.
Ceci dit, s'il est vrai que le PLU a l'honneur et l'avantage de tracer à grands et petits traits les "visages" présents et futurs de la Ville dans tous ses états, sa formulation n'en demeure pas moins fort schématique, voire (volontairement ?) elliptique quant à certaines de ses préconisations prospectives.
A témoin, par exemple, l'objectif annoncé de production de 800 à 900 logements supplémentaires à l'horizon 2030 : à la réaction d'un habitant s'interrogeant légitimement sur la géolocalisation et l'impact structurel (emprise, accès, voirie…) de ces nouvelles constructions, le maire de céans eut beau jeu de rétorquer qu'au stade actuel de la réflexion, il lui était difficile de répondre précisément mais… qu'il avait néanmoins d'ores et déjà sa petite idée sur la question (et même plusieurs !)… Sans en rien laisser transpirer dans la foulée.
Patatras !
En quelque mots, la raison d'être (et la sincérité dans la démarche) de cette "réunion publique d'information et de concertation" se voyait ainsi mise à mal : à quoi bon, en effet, organiser ce type de consultation si c'est pour la truffer de sous-entendus supposés non divulgables au citoyen lambda (non majeur ni vacciné ?). Le tout appuyé du sourire entendu de l'élu qui sait, face à l'administré qui aura bien le temps de savoir, un jour et selon le bon vouloir calendaire du prince.
Et l'on s'étonnera dès lors que nombre d'habitants de Molsheim rechignent à fréquenter ce type de (rares) réunions, marquées au coin réthorique de l'ellipse érigée en mode de communication. Et de gouvernance…
Clairement, le chemin à parcourir pour se hisser au niveau de la démarche participative et transparente d'un Jo Spiegel (Kingersheim), pour ne citer que lui, s'annonce encore pour le moins opaque dans une cité (Bugatti) sempiternellement paternée en "bon père de famille" (Bonus Pater Familias), un concept pourtant en voie de disparition (au sens patriarcal s'entend).
Reste toutefois la possibilité offerte à tout un chacun de se plonger dans les arcanes du PLU "aux heures habituelles d’ouverture de la Mairie – bureau 4B – Service de l’Urbanisme, et faire connaître ses observations en les consignant dans un registre ouvert à cet effet" (source).
Dont acte et avis aux amateurs !