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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 14:13
Séance plénière du Conseil Départemental
INTERVENTION DE M. ERIC ELKOUBY
Conseiller Départemental du Bas-Rhin

"Aujourd’hui en séance plénière du Conseil Départemental, en présence du Préfet, je suis intervenu dans le débat sur la réforme institutionnelle. Vous trouverez ci-après mon intervention :

Monsieur le Président, Chers Collègues,

Après votre propos liminaire, permettez-nous à notre tour de souhaiter la bienvenue à Monsieur le Préfet et de profiter de sa présence pour mettre sur la table un débat que vous avez lancé avec d’autres et qui serait la position dominante des Conseillers Départementaux du Bas-Rhin alors même que nous n’avons pas eu de discutions, en plénière, à ce sujet. Nous n’avons pas non plus eu connaissance d’un soit disant document de travail élaboré par quelques parlementaires alsaciens et les deux présidents des conseils départementaux.

Vous l’avez compris, je veux parler de l’avenir institutionnel de l’Alsace.

L’Alsace que nous voulons n’est pas celle que, Monsieur le Président, vous préconisez dans la revue « Tout le Bas-Rhin » de novembre/décembre où avec une certaine dose de culot vous assenez des contre-vérités et vous relancez un énième débat sur la réforme territoriale, pourtant déjà entrée en vigueur.

En 2013 un référendum a eu lieu, il s’est soldé, quelqu‘en soit les raisons, par un échec et aujourd’hui vous voudriez revenir par la fenêtre alors que vous avez été chassé par la porte, ce qui prouve le non respect que vous manifestez au suffrage universel.
Sans relâche, vous revenez sur la notion mythique d’Alsace jusqu’à proposer, avec votre majorité, sa sortie du Grand-Est alors que vous savez pertinemment que cela n’est pas possible ni envisageable, ni souhaitable, sauf à organiser un nouveau référendum et à passer par une loi que d’ailleurs ni le Président de la République ni vous Monsieur le Préfet, n’envisagez. Il y a donc tromperie pour les Bas-Rhinois à qui vous voudriez faire croire au grand soir qui ne sera même pas un crépuscule.

Mais quelle vision avez-vous donc pour l’Alsace ? En engageant ce débat, surfant sur des dérives d’un autre temps, heureusement abolies, surfant sur une notion identitaire dangereuse, alors que notre région a été si douloureusement marquée de par son histoire, vous enfermez l’Alsace sur elle-même au lieu de l’ouvrir sur le Monde.

Tant d’énergie perdue quand les autres régions de France se confrontent quotidiennement à l’attractivité de leur territoire, tant d’énergie perdue, quand les autres régions s’exportent dans le monde, tant d’énergie perdue, quand les Bas-Rhinois et les Alsaciens attendent des réponses concrètes à leur vie quotidienne.

En écho à cela, vous répondez par une volonté de mettre en place une « province » qui désigne historiquement les divisions administratives de l’Ancien Régime, aboli par la Révolution et par la fin du système féodal. Souvent perçue comme dépréciative cette notion est un recul terrible pour notre région et marque votre vision étriquée d’une Alsace qui devrait vivre en autarcie, d’ailleurs l’exemple donné par l’ICA (Initiative Citoyenne Alsacienne) porte sur le Tyrol du Sud ou « les Provincia » italiennes qui n’ont rien à voir avec notre notion nationale de province. Savez vous que le Tyrol du sud finance écoles, hôpitaux, transports, services publics de manière globale, ce que l’Alsace serait incapable de supporter à elle seule aujourd’hui.

Votre vision de la région est archaïque et nous ne la partageons pas.

L’identité de l’Alsace n’a pas disparue avec la réforme territoriale. Le Grand-Est est un échelon administratif mais l’Alsace est unique et il est inutile de l’institutionnaliser pour l’identifier. Le Hans em Schnokoloch a-t-il disparu ? Bien sûr que non !
L’Alsace est liée à la France, elle a en partage son histoire, ses valeurs, ses traditions et ses exigences. Plutôt que de nous faire passer, aux yeux de tous, pour ringards, soyons porteurs ensemble d’une région innovante, dynamique, accueillante, attractive et j’en appelle au rassemblement des bonnes volontés pour y parvenir. Arrêtons les postures et la démagogie. Monsieur le Président, je respecte, nous respectons, vos prises de positions mais vous ne pouvez pas agir seul même avec le soutien de votre majorité, car même si vous méprisez parfois votre opposition, acceptez qu’elle existe et qu’elle ait toute légitimité pour s’exprimer.

Je pourrai reprendre votre petit jeu manichéen du Vrai et du Faux proposé dans la Tribune du Conseil Départemental mais je risquerais d’être trop acerbe, sans parler de la pétition des 100 qui a été signée dans des conditions douteuses et non transparente par certains.

Oui, Monsieur le Président, Chers Collègues, nous pouvons partager l’idée de fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, c’est d’ailleurs, ne vous en déplaise, la Gauche qui l’a proposé à travers l’amendement Bies/Jung déposé en 2014 à l’Assemblée nationale et largement partagé par tous les bancs du parlement. La fusion permettrait l’entité Alsace, la collectivité Alsace mais incluse au sein du Grand-Est, ce que semble prôner le document auquel j’ai fait référence plus haut et dont nous n’avons toujours pas connaissance.

Alors aujourd’hui je vous dis : Chiche, allons-y !

Faut-il rappeler, Chers Collègues, que c’est la Gauche qui a toujours entrainé le mouvement ? La loi du 14 avril 1998 dite loi Jung sur le régime local d’assurance maladie, l’informatisation du livre foncier d’Alsace-Moselle en 2002, le régime de la chasse dans les forets péri-urbaines, la mise en place d’une commission institutionnelle du droit local, la réforme des géomètres, l’abolition du délit de blasphème, la protection du concordat, l’interdiction des réunions à caractère néo nazies, la mise en valeur de l’enseignement et de la médiatisation des langues régionales, c’est la Gauche. Une Gauche réaliste, une Gauche progressiste, bien différente d’une Droite dogmatique et radicale dans laquelle vous semblez vous inscrire avec dangerosité.

Vous réclamez les compétences en matière d’économie et de tourisme, d’enseignement des langues régionales et même des pouvoirs régaliens mais où va- t on ? Certains veulent même que les conseillers régionaux deviennent des députés d’Alsace, avec des pouvoirs législatifs ! Et quoi encore !
Le tourisme, pourquoi pas ? Cela peut s’entendre et se comprendre mais, l’économie cela n’a pas de sens, notamment en raison d’une surface territoriale non suffisamment pertinente pour une politique économique et industrielle. D’ailleurs, à ce sujet, moi aussi je pourrai me livrer à un petit jeu dans le journal régional ou une publicité d’une grande enseigne qui invite à acheter et à consommer des produits alsaciens. A part la choucroute d’origine un astérisque renvoie au lieu de fabrication des produits en France ou dans l’Union Européenne, mais pas en Alsace, c’est-à-dire que les produits tel que le raifort, les knacks d’Alsace ou le munster ont une origine hors région…comprenne qui pourra !
L’enseignement des langues régionales doit s’inscrire dans le cadre de l’éducation nationale sinon il perdra de son sérieux et de sa pertinence. L’objectif justement de la proposition de loi que j’avais défendue l’an passé à l’assemblée nationale, c’était de valoriser et de reconnaitre par la loi les langues régionales- 75 à travers le pays -dans notre patrimoine national, sans parler de la charte européenne des langues régionales du Conseil de l’Europe dont vous ne voulez pas.

Dans tout ce débat, Monsieur le Président, vous occultez la question du siège de cette nouvelle éventuelle entité que vous appelez de vos vœux : Strasbourg ? Colmar ? Mulhouse ? Quid des relations avec les métropoles et notamment l’Eurométropole de Strasbourg où les conseillers départementaux restent des relais de notre action de proximité. Peut être que plutôt que d’aborder ce genre de questions, vous préférez vous occuper des plaques d’immatriculation des véhicules à l’époque redessinées en plus petit par Madame Alliot-Marie alors ministre de l’intérieur et que vous connaissez bien ! Franchement, s’il suffit de coller, comme vous le proposez, un autocollant plus grand « Alsace » à la place de « Grand- Est » pour vous convaincre que l’Alsace restera toujours l’Alsace, je suis prêt avec mes collègues, à participer à cette opération.

Monsieur le Président, nous aimons l’Alsace autant que vous. A titre personnel, j’aime l’Alsace, j’aime les alsaciens et les alsaciennes et même si je suis soumis régulièrement à un procès en légitimité je tiens à vous dire que je suis alsacien, né à Strasbourg, de famille alsacienne, famille qui a payée le prix parfois tragique de l’histoire régionale et même si mon patronyme n’a pas de résonance alsacienne, je le porte avec fierté comme vecteur d’ouverture à l’autre.

Monsieur le Préfet, vous avez indiqué à Metz lors d’une réunion publique dernièrement, qu’il n’y aura pas de « brexit alsacien », peut être serait-il bon de le réaffirmer en donnant également la feuille de route tracée par le Président de la République dans ce domaine. Notre responsabilité est grande, elle est historique, nous ne sommes pas la Corse, qui d’ailleurs reste divisée (il n’y a pas eu d’accord entre les deux départements, en septembre 2016 d’où la nécessité du vote territorial du 3 décembre prochain.) Nous ne sommes pas la Catalogne, nous ne sommes pas le Tyrol du Sud alors NON, Monsieur le Président, l’assemblée territoriale d’Alsace n’est pas le projet de tous les alsaciens même si vous le martelez en page 19 de « Tout le Bas-Rhin » dans un carré rouge et blanc subliminal utilisant ainsi les couleurs d’un drapeau historique et revendicatif qui n’existe plus, à moins de rappeler le 11e siècle et le Saint Empire qui reprend les couleurs des chevaliers croisés et qui en 1470 marquait les armoiries du duché de Lorraine… Je dis bien de Loraine …. (Il est loin ce temps qui vous laisse peut être nostalgique et vous fait rêver, mais les temps modernes nous imposent vigilance, clarté et pertinence).

L’Alsace vaut mieux que nos débats actuels, votre double langage et votre duperie. L’Alsace, nous voulons la défendre et lui redonner confiance au moment où vous la dépréciez et vous l’enfermez en l’étouffant dans vos certitudes avec des arrières pensées électoralistes. Monsieur le Président, l’Alsace est unique, elle n’a pas besoin d’un statut dérogatoire. Elle a besoin simplement de respect, de preuves d’amour, d’ambition et d’ouverture, c’est ce qu’avec mon groupe nous prônons et c’est ce que nous souhaitons. Nous en appelons, une nouvelle fois, au consensus : une collectivité territoriale d’Alsace par fusion des deux conseils départementaux : pourquoi pas ! Mais certainement pas une province féodale ni un parlement régional à relent autonomiste.

Nous sommes tous comptables de l’Alsace ! Mais nous ne sommes jamais tombés dans un dogmatisme inquiétant. Monsieur le Président vous êtes le successeur de Daniel HOEFFEL, de Philippe RICHERT, de Guy-Dominique KENNEL nous avons une certaine confiance en vous pour qu’ensemble nous soyons au rendez-vous de notre histoire.

Je vous remercie."

Rien à rajouter -> on valide mét Hànd on Füeß !

 

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