Le GCO, ce "couloir écologique"...

Bouleversifiante révélation, samedi dernier, à la lecture matinale du Zitung régional DNA-Crédit Mutuel (pages Région) : non content de désengorger (théoriquement) le tronçon strasbourgeois de l'A35, le Grand Contournement Ouest (GCO) serait en outre paré de vertus proprement... écologiques ! 

Et c'est le ministre-président Philippe Richert, preux chevalier des collectivités locales, occasionnel VRP du secteur BTP et promoteur inopiné de l'imprimerie chinoise qui nous l'assène ex abrupto au fil de l'article "Le GCO concédé à Vinci", en évoquant les 5 M€ restant à la charge des collectivités locales pour ce néfaste projet : « Ces 5 M€, s’engage le ministre Philippe Richert, ne seront pas à considérer comme de l’investissement dans le projet lui-même, mais de l’accompagnement pour la partie environnementale - dont la protection du grand hamster - ou foncière, les remembrements. J’ai toujours dit que je souhaitais que ce dossier soit exemplaire, un vrai couloir écologique. Pour que dans 20 ans on puisse dire : regardez ce qu’on est capable de faire », poursuit-il sans rire.

Renseignements pris, après recouvrement des esprits, il s'agirait objectivement de "compenser" en remaillant vaille que vaille ce que cette hasardeuse entreprise aura sciemment détricoté tout au long du déroulé dévastateur de ses 24 kilomètres bitumineux et de ses turbulences périphériques : cannibalisme foncier (des centaines d'hectares hypothéqués), pollution supplémentaire induite et décibels (ré)générés.

En clair de repriser point par point les milieux naturels "incidemment" fragmentés, à coup de "biocorridors" censés rétablir notamment le transit des espèces animales et végétales, voire fongiques (heureux champignons), entre les différents territoires impactés : libre circulation des gibiers effarouchés (et de leurs chasseurs attitrés), migration de la cigogne déboussolée (avec son maternel chargement), mobilité des amphibiens type crapaud vert (de peur), sauvegarde de l'un ou l'autre papillon tétanisé, dispersion des graines de telle fleur menacée, genre tulipe jaune (d'anémie), usw...

Le tout savamment enveloppé d'un discours visant à "verdir" ou plutôt écoblanchir (greenwashing) cette inefficace réalisation couleur béton, concédée pour une période contractuelle de 55 années sonnantes et trébuchantes au groupe-pieuvre multinational Vinci, futur tiroir-caisse de cette autoroute à péage.

Reste toutefois à signer officiellement le décret d'attribution du marché... avant les échéances électorales à venir ?
Au vu des actuelles perspectives économiques et surtout socio-politiques, d'aucuns ne manqueraient pas d'y voir une précipitation tout au plus oligarchique, mais assurément peu démocratique...

Pour en savoir plus ---> gcovendenheim.free.fr

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