Herrschaft noch emol, nos sénateurs (alsaciens) ont le feu aux... semelles, ou quoi ?
S'engouffrant dans la brèche taillée à coup de manuel franco-africain par la centrifuge centriste Fabienne Keller, le social-démocrate socialiste Roland Ries s'attaque, bille en tête mais sans crampons ni piolet, à la tortueuse paroi (semi-vierge) du droit-de-vote-pour-tous, résidents étrangers non européens inclus. Au plan local s'entend, natürlich (moyennant mousqueton de sécurité et point d'ancrage municipal, tout de même...) !
Dans le périlleux sillage du guide et chef de cordée strasbourgeois, 25 coéquipiers métropolitains (*) parmi lesquels 2 autres alsaciens, originaires d'Erstein et d'Illkirch-Graffenstaden (et bientôt de Molsheim ?), ont démarré du camp de base installé lors du récent et premier Congrès des Conseils de résidents étrangers.
Et progressent cahin-caha nonobstant les turbulences nationalistes agitant certaines strates électorales, en plaine comme en altitude.
Philosophie globale de l'expédition : « Les résidents étrangers paient leurs impôts », argumente Roland l'alpiniste, « ils ont le droit d'avoir leur mot à dire sur ce qu'on fait avec leur argent », et par voie (escarpée) de conséquence « de participer aux prises de décisions qui les concernent »...
Convenons que c'est le bon sens (montagnard) même, qui avait antérieurement présidé à l'ouverture citoyenne-à-part-entière aux ressortissants UE pour les élections municipales et européennes.
Un bon sens qui mène également à l'éligibilité et donc à la possibilité offerte aux résidents étrangers de candidater, de siéger, de s'exprimer et d'agir au sein des conseils municipaux.
Ce qui suppose logiquement leur intégration sur les listes en compétition. Et par ce fait l'émergence dans certaines localités étroitement monopolistiques, telle la cité Bugatti par exemple, de viviers juqu'alors inexploités et alimentant pour le coup, en l'absence de ressources "souchiennes" tangibles, la constitution de listes alternatives plurielles et composites, pour ne pas dire joyeusement cosmopolites.
Permettant, au passage, d'instiller un chouïa d'exotisme dans le morne, univoque et raplapla "débat" citoyen local... sauf avalanche populiste umpiste entravant l'ascension de Roland et des siens, et leur interdisant d'atteindre leur objectif-sommet, celui de la cohésion sociale, tout simplement.
(*) Il s'agit des maires des villes de Angers, Aubervilliers, Bègles, Besançon, Caen, Chelles, Clichy-la-Garenne, Creil, Erstein, Grenoble, Illkirch-Graffenstaden, Les Ulis, Lille, Metz, Montbéliard, Nantes, Paris, Pau, Périgueux, Quimper, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Denis, Strasbourg et Toulouse.