Parmi les dépêches noyées dans le flot continu des agences de presse, témoins de l'état du monde et de sa fébrilité, S'Molshemer blog a repêché celle (source AFP) traitant d'une problématique qui, pour être rase-bitume n'en préoccupe pas moins toutes les communes de France et de Navarre, du nord au sud et d'est en ouest, à savoir... la gestion des crottes de chien, son coût, l'incivilité de certains "maîtres" et leur verbalisation sensibilisation conséquente à de plus hygiéniques pratiques.
On se souvient que par courrier "ouvert" en date du 25 mars 2010, le bourgmestre de Molsheim s'était légitimement ému de cette pollution spécifique et croissante de la voie publique, menaçant de convoquer les "Forces de l'ordre" sur le sujet en cas de non-respect des dispositions localement en vigueur.
S'engageant pour leur part dans une démarche répressive plus sophistiquée, et outre le dressage du propriétaire de l'animal + l'implantation sectorisée de "toutounets" (minimum syndical en la matière), diverses localités expérimentent la technique croisée du fichage et de la "traçabilité" : en l'occurrence la traque des contrevenants via l'analyse ADN des crottes en question, moyennant la création préalable d'un fichier Edwige ad hoc, répertoriant hommes et bêtes.
Mais d'autres pistes, moins orwelliennes coercitives, se dessinent et notamment celle empruntée par la Ville Rose, objet de la dépêche AFP précitée : l'azimutage olfactif du flair canin !
Méthodologie : titiller la truffe de nos amis canidés via l'épandage d'effluves suscitant l'envie d'uriner/déféquer dans des lieux dédiés. En pratique, les attirer et les inciter à "opérer" dans un périmètre prédéfini, sans pour autant nuire à leur santé. Ni à celle des accompagnants et de leurs congénères, tant qu'à faire...
Mis au point par une entreprise toulousaine, Carbone Agronutrition, en collaboration avec le Laboratoire de Chimie Agro-Industrielle (INP-ENSIACET) et l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, ce produit "vert" combine subtilement deux groupes olfactifs : des odeurs alimentaires et des senteurs à base d’urine et d’excréments, ou plus scientifiquement parlant des marqueurs de phéromones-like imitant les hormones canines, sachant que les chiens font leurs déjections au même endroit pour marquer leur territoire. Une mixture dont on assure qu'elle ne devrait nullement incommoder les humains. Premiers essais in vivo : octobre 2011.
Mot de la fin : « Nous avions la remontée régulière de propriétaires de chiens qui se plaignaient que les espaces réservés n’attiraient pas vraiment nos amies les bêtes », explique l'adjoint au maire en charge de cet odoriférant dossier. Désormais, « c’est le chien qui amènera son maître à l’endroit idéal », se félicite-t-il.
Fût-ce au grand galop, en cas d'urgence et de besoin pressant !