Commentaire post-électoral ci-après de Jo Spiegel, capté via Facebook et concernant, au départ, la configuration atypique de Kingersheim.
Une réflexion néanmoins extensible, avec profit, bien au-delà des frontières de sa (bienheureuse) commune haut-rhinoise...
"Quelques réflexions pour des résultats atypiques à Kingersheim ! Normalement, dans une ville qui vote à droite très majoritairement et dans une séquence électorale où de nombreuses communes gérées par un maire PS sont aujourd hui balayées ou fragilisées par le contexte national, les résultats à Kingersheim peuvent dénoter. Sauf que les Kingersheimois, particulièrement ceux qui sont engagés dans la vie de la commune dans les 'Diagnostics en marchant', les conseils participatifs, les jurys citoyens, les forums, les apéros de quartier, les journées citoyennes, les associations etc... savent que je mûris depuis longtemps une autre approche de la politique et que je suis convaincu (je l'écris dans notre livre : "Faire renaître la démocratie") que nous sommes au bout du bout d'une démocratie désormais en crise. Ce que nous essayons de mettre en oeuvre dans notre commune, c'est un vrai retournement dans l'ordre des priorités. C'est ce que j'appelle la Haute Exigence Démocratique. Ainsi : - nous prônons plus de démocratie dans l'intervalle des élections que pour les élections : d'ailleurs peut-on parler de démocratie dans la course à la séduction, à la caricature, à la posture ? - nous préférons associer les citoyens au processus de décision plutôt que de nous complaire dans "l'entre soi" des clivages partisans : si je suis un homme de gauche, je ne suis pas un partisan ! - nous voulons fertiliser les points de vue différents plutôt que de nous retrancher dans des affrontements stériles : il n'y a qu'en politique où les adultes se permettent les comportements infantiles et les ambiances de cour de récréation ! - nous voulons promouvoir le "pouvoir d'agir" des citoyens et donc la RESPONSABILISATION de notre société plutôt que la "démocratie providentielle" qui se nourrit tout à la fois de la délégation permanente de pouvoir ("je décide" en haut) et la montée en puissance de l'individualisme c'est à dire le "moi d'abord, tout et tout de suite" ou le "y a qu'à, faut qu'on". Il y a une communauté de destin entre les baronnies politiques et le populisme ! Quand les partis politiques classiques (le FN, c'est pire) offrent des boulevards d'a-responsabilité, je sais qu'il nous faut construire des chemins d'Espérance. C'est cela qui me porte et c'est dans cet esprit que nous travaillerons à deux transitions essentielles : énergétique et démocratique. Les deux sont étroitement liées. Nous le ferons AVEC les habitants. Non pas dans la logique d'une sommation des égoïsmes, mais dans le souci de construire du commun dans le respect de la singularité de chacun et dans la réciprocité des échanges. Et c'est en leur nom que j'arpenterai notre pays pour partager ces intuitions. La prochaine rencontre sera un débat avec Michel Rocard à Paris sur le thème de la décentralisation. J'avais envie, le lendemain d'une "victoire électorale" accueillie avec humilité, de partager avec vous le bonheur intact et simple de pouvoir continuer à m'engager en équipe au service des habitants, du bien commun, de notre ville et de notre territoire !" Jo Spiegel, maire de Kingersheim. |