"Molshémien d'adoption depuis plus d'une trentaine d'années, je rêve d'une cité qui ne soit pas la propriété d'un individu ou d'une équipe, mais une communauté de vie réellement partagée, par toutes ses composantes et dans toutes ses dimensions.
Je rêve d'une cité où les citoyens ne soient pas réduits à l'état d'électeurs-spectateurs et de consommateurs passifs, mais étroitement associés aux décisions et projets qui les concernent au premier chef.
Et ce à toutes les étapes de leur élaboration, depuis la conception en amont jusqu'à l'aboutissement en aval, en prenant tout le temps nécessaire à la concertation, sans vitesse ni précipitation. Ni faux-semblants.
Je rêve d'une cité sans clientélisme ni clanisme, où seul prévale le souci concerté du bien commun et non le fait du prince, "paternellement" imposé du haut vers le bas. Un souci du patrimoine commun et de son développement, collectivement identifié, débattu et non point subi, à l'insu de leur pleine participation, par les "bénéficiaires".
Je rêve d'une cité où le lien social soit synonyme de symbiose intergénérationnelle et de voisinage solidaire, qui prime sur l’exclusion, la défiance et la psychose sécuritaire.
Je rêve d'un maire à l'écoute, qui n'attende pas que les administrés "montent" jusqu'à lui mais aille sans retenue à leur rencontre, "physiquement" et non par magazine (ou autre média) interposé. Un maire qui se confronte volontiers à ses concitoyens, pour leur exposer chaque année "en direct", publiquement et dans le dialogue, un bilan d'étape détaillé du mandat qui lui est temporairement confié.
Je rêve d'un coeur de ville revitalisé, où les habitants puissent accéder en toute quiétude et en toute sécurité aux services et commerces de proximité (sauvegardés), dans le cadre d'une voirie revisitée et d'un environnement urbain apaisé (code de la rue), largement ouvert aux déplacements "doux".
Je rêve d'une ville où le "bien vivre ensemble" ne soit pas qu'un slogan, un épiphénomène de mode, mais un sentiment vécu, enraciné et fédéré dans la convivialité de rencontres citoyennes, culturelles et associatives réactivées à tous les étages de la maison commune, du centre-ville à la périphérie, dans tous les quartiers.
Je rêve d'une ville dont la vitalité au quotidien et le rayonnement culturel donnent l'envie de venir s'y installer et d'y vivre, pleinement.
Je rêve en somme d'une "ville-fontaine de jouvence", qui démente l'image surannée de bourgade-dortoir en déshérence, sans âme et vieillissante qui lui est trop souvent accolée. A tort ?"
Gérard Clady
Colistier "Ensemble, construisons une démocratie plus participative à Molsheim."