En ces temps de réformes tous azimuts, une histoire nous revient singulièrement en mémoire...
Une histoire qui avait cartonné sur les réseaux sociaux en 2016, un rien ripolinée par les médias certes voire un tantinet romancée, mais parfaitement emblématique d'un enjeu actuellement très discuté si ce n'est "disputé" : la mobilité en général et le transport ferroviaire en particulier.
Localisation : la très modeste "gare" de Kami-Shirataki, sur l'île japonaise d'Hokkaido, au nord du Japon et non loin de la Sibérie. Une simple station en fait, desservie contre vents, marées et giboulées deux fois par jour : à 7h04 et 17h08.
Selon la chaîne de télévision chinoise CCTVNews, la compagnie Japan Railways, l'équivalent nippon de la SNCF, comptait fermer depuis quelque temps déjà cette gare isolée, faute de rentabilité. Avant de réaliser qu’une lycéenne l’empruntait quotidiennement pour aller en cours.
Soucieuse de ne point l'abandonner en bord de voie, la compagnie s'était engagée, dans cet état d'esprit, à maintenir cette desserte jusqu'à ce qu'elle obtienne son diplôme en mars 2016. N'hésitant pas en outre à calquer ses horaires sur ceux de la jeune fille.
L'engagement fut respecté et la desserte supprimée sitôt le diplôme décroché et validé…
D'aucuns n'y verraient à vrai dire qu'un coup de com' de la Japan Railways et l'occasion pour cette dernière de redorer son blason dans un Japon où l’accès au transport dans les provinces isolées et le sentiment d’abandon des habitants est un vrai sujet de société. Tiens donc ! Voilà qui nous ramène à une très similaire configuration hexagonale.
Difficile en effet de ne point établir un parallèle, toutes proportions gardées, avec la situation d'enclavement de certaines de nos contrées reculées... et le sort des petites gares isolées jalonnant nos petites lignes rurales menacées.
Pas sûr cependant que la SNCF et nos autorités régionales aient encore les moyens de nous faire cadeau de quelque coup de com' de la sorte, foi de Spinetta…