...ou l'art de tirer des plans sur la comète le COS.
Les associations d'élus locaux n'ont pas manqué de réagir à l’annonce par le prestidigitateur de l'Elysée, sans consultation préalable, d’une hausse de 30% du coefficient d’occupation des sols (COS), censée booster l'offre de logement dans l'Hexagone.
En particulier les maires regroupés dans l'Association des petites villes de France (*) qui s'interrogent légitimement sur plusieurs points générés en pointillés par cette périlleuse initiative, à savoir :
- le caractère unilatéral de la mesure décidée sur tout le territoire sans tenir compte des objectifs de mixité sociale et de la diversité des collectivités, et qui ne prend pas en considération les précautions nécessaires à prendre pour préserver la qualité du bâti existant ou des paysages, notamment en zones de montagne ou sur le littoral ;
- les risques de contentieux importants dans les communes en l’absence d’une réelle concertation (bonjour les conflits de voisinage...) ;
- les risques évidents d’augmentation généralisée des prix du foncier (et donc des loyers) bien au-delà des centres villes et qui s’étendront au périurbain et à l’espace rural ;
- et enfin, dans l'hypothèse d'une augmentation de l’offre effective de logements dans certains secteurs, la faible probabilité d'un accroissement significatif du nombre de logements sociaux, type d’habitat précisément et cruellement déficitaire dans notre pays aujourd’hui.
L’APVF souhaite en conséquence, dans un communiqué daté du 2 février, que les pouvoirs publics prennent le temps :
- d'organiser une réelle concertation avec les collectivités locales directement concernées sur le terrain,
- d'évaluer objectivement et dans toutes ses dimensions l'impact induit par cette mesure,
- et de produire toutes simulations et éléments chiffrés disponibles, permettant de mieux apprécier les résultats escomptés.
Ce qui nous projette très au-delà des prochaines échéances électorales, les 3 à 4 petits mois à venir ne suffisant manifestement plus à compenser le retard sédimenté au fil des 4 à 5 dernières années, et antérieurement.
Seul subsiste l'effet d'annonce en définitive, mais c'est sans doute l'exclusif souci électoraliste des scénaristes élyséens... sans traduction garantie dans les urnes ! Et surtout sans solution tangible dans un proche avenir pour les millions de Français précarisés par la crise du logement (**).
Bref, pour l'heure c'est du pipeau, en béton désarmé... sauf pour quelques-uns, toujours les mêmes d'ailleurs :
(*) L’Association des petites villes de France fédère depuis 1990 les petites villes de 3.000 à 20.000 habitants, pour promouvoir leur rôle spécifique dans l’aménagement du territoire. Association pluraliste présidée par Martin Malvy, Ancien ministre, Président du Conseil régional Midi-Pyrénées, elle compte aujourd’hui plus de 1100 adhérents, présents dans tous les départements de France métropolitaine et d’outre-mer. |
(**) -> Complément d'information : François Hollande, François Bayrou, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon ont signé le "Contrat social pour le logement" élaboré par la Fondation Abbé Pierre. |